Le bus de nuit depuis Santiago a été très confortable et calme. Ici les chauffeurs de bus sont sous
surveillance constante : leur nom s'affiche à l'avant du bus sur un panneau lumineux, ils ne peuvent pas rouler au dessus de 100km/h sans déclencher un signal sonore et doivent changer de
conducteur toutes les deux heures. Certains bus sont même équipés d'un traceur GPS qui enregistre le parcours et les vitesses du bus. Nous sommes bien loin des transports asiatiques. Même Émilie
arrivera à s'endormir à bord (juste quelques heures), preuve du confort du trajet.
Nous sommes donc débarqués à Pućon au petit matin et le moins que l'on puisse dire, c'est que les paysages
sont complètement différents. La région des lacs est d'un contraste détonant avec les environs de Santiago. Adieu la sécheresse et les cactus et bienvenue aux lacs, verdure et volcans au cimes
enneigés. D'ailleurs Émilie a pu assister au lever de soleil sur le cratère du Villarica, le premier spectacle du réveil, pendant que je roupillais sur le siège voisin. Il fait nettement plus
frais aussi, à tel point que nous changeons nos shorts pour des pantalons. Nous avons un itinéraire pour rejoindre Nativo Hostel, le backpacker que nous avons réservé pour 2 nuits sur place. Par
contre, nous sommes dans un dortoir de 7, en espérant que nos voisins ne seront pas trop bruyants. Les chambres sont à l'étage, sous le toit. Toute la maison est en bois, comme la majorité des
habitations de Pućon, ce qui nous donne un aperçu de la chaleur qui règne dans les chambres durant la journée. Impossible de rester au lit ou de faire une sieste. Enfin sauf pour Émilie qui
s'écroule sur le lit et dormira 3h. Le temps pour moi d'aller au supermarché du coin pour le ravitaillement et de nous préparer un petit truc à grignoter. J'en profite pour réserver une
expédition au sommet du Volcan Villarica pour le lendemain, avec guide, piolet, crampons et luge pour la descente. Une fois Émilie réveillée, je lui annonce la bonne nouvelle : demain, on doit
être à l'agence à 6h30 du matin pour débuter l'ascension !
La douceur de la fin d'après midi nous
donne envie de visiter Pućon. Nous marchons jusqu'au lac pour un peu de farniente sur la plage. En arrivant sur les lieux, nous déchantons, la plage de sable noir est noire...de monde. Nous
allons quand même mettre nos pieds dans l'eau puis nous trouvons un coin abrité du soleil pour se poser. Et au bout de dix minutes, je m'endors pendant une quarantaine de minutes. C'est un peu
vaseux que nous retournons à l'auberge. En passant dans le centre de Pućon, nous nous rendons compte que cette ville nous fait penser à une Queenstown Chilienne. Certes, c'est joli avec les
chalets en bois et les rues bien larges et propres mais c'est sans vrai charme, comme si tout était factice, construit pour le tourisme de masse. Dommage !
Durant le séjour à Pucon, nous
participerons à un barbecue Chilien (en gros, viande, patates et bières) à l'auberge. Une
soirée bien sympa avec des conversations mixées en Chilien-anglais-français-
Comme nous vous le disions plus haut, le point d'orgue de notre passage à Pucon est l'ascension du volcan Villarica, qui culmine à 2800 mètres, surplombant cette magnifique région des lacs. Malgré le bus de nuit et le manque de sommeil, l'ascension à été extrêmement rapide, en un claquement de doigts...
La preuve ci dessous :
Blague à part, nous nous couchons tôt pour être en forme le lendemain pour l'ascension du volcan.
Malheureusement, dans l'auberge, on ne l'entend pas de cette oreille : les 2 filles allemandes qui travaillent ici discuteront jusqu'à 1h du matin dans les escaliers, me forçant à venir leur
dire de se taire. Une fois les teutonnes couchées, les chiens du voisinage prennent le relais et c'est finalement vers 2h30 que nous nous endormons.
Au petit matin, soit 3 heures après nous être finalement endormis, il est temps de se préparer aux 1000m de
dénivelé sur les pentes enneigées du volcan Villarica. Nous arrivons au magasin Nativo en dernier et le minibus nous attend. Nous sommes avec 2 mecs venus d'Allemagne et deux Israéliennes
(décidément). La voiture s'engage sur une route en gravier pendant 35 minutes avant d'arriver au pied des pistes. Le Volcan est aussi une station de ski pendant l'hiver austral. D'ailleurs,
Riccardo, notre guide, nous fait prendre un télésiège pour gagner une heure sur l'ascension (et dépenser 14000 pesos au passage). Cela fait une drôle d'impression de monter sur des
télésièges sans skis aux pieds et aussi sans barre de protection. La remontée nous dépose à la limite de la neige. C'est le moment de chausser les crampons et d'affronter les pentes blanches. Une
de mes guêtres n'a plus de fermeture. Pas de problème pour Riccardo qui détache un peu de scotch autour de son piolet et me fait une fixation de fortune. Une fois sur le front de neige, Riccardo
nous donne les consignes de sécurité, pour se servir du "piochet" comme dirait Émilie, pour se positionner face à la pente et se freiner en cas de chute. Une fois les formalités passées, nous
débutons la grimpette. Avec nos quelques heures de sommeil, nous sommes un peu à la peine mais une des deux israéliennes est à bout de souffle en à peine vingt minutes. Notre marche est carrément
ralentie et j'ai même du mal à trouver un rythme lent pour ne pas avoir à m'arrêter tout les quinze mètres. Du coup, les autres groupes se mettent tous à nous doubler. Moi qui voulait arriver en
haut avant la foule, c'est raté. Oui parce que l'ascension du volcan , c'est un peu l'autoroute, il y a au moins deux cents personnes avec nous...
Avec une halte toutes les heures, le trajet est bien découpé et pas trop cassant. Nous profitons du dernier
stop avant le sommet pour avaler nos sandwichs et barres de céréales. Puis nous franchissons l'ultime montée pour arriver sur le plat du cratère. La fumée imprégnée de soufre nous pique la gorge.
Le cratère est trop profond pour voir la lave mais nous pouvons entendre un léger clapotement. La vue est bien dégagée, nous admirons la région des lacs avec ce contraste entre les cimes
blanches, les lacs bleus et les forêts bien vertes autour. Le temps de faire les photos qui s'imposent et nous nous équipons des vêtements étanches pour la descente. C'est le moment de tester la
descente en luge.
Les premières portions sont assez vertigineuses, à tel point que notre guide nous fait descendre sans la
luge, directement sur les fesses. Nous utilisons le piolet comme un gouvernail et un frein pour arriver entier en bas. Au bout des trois premières portions, la neige s'est déjà infiltrée dans les
chaussures mais qu'importe, le plaisir est là, nous dévalons la pente du volcan à toute vitesse. En moins d'une heure, nous sommes revenus au sommet du télésiège. Quelques névé nous permettent de
prolonger un peu les glissades. Puis la fin de la descente se fait à pied, dans le sable volcanique, qui colle à la neige et s'infiltre dans les chaussures, surtout avec ma guêtre rafistolée. Il
fait vraiment chaud en bas, il est temps de poser des épaisseurs, ou comment passer d'un équipement complet d'alpinisme à un short-teeshirt en moins de dix minutes. Une fois dans la voiture, il
ne faudra pas longtemps pour que la plupart des passagers s'endorment, surtout les deux petites israéliennes (sont pas habitués à la montagne les feujs !). Nous rendrons le matériel à l'agence,
où nous aurons droit à une bière (escudo la moins chère) presque fraîche, offerte par la maison.
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Magali D (lundi, 26 janvier 2015 18:07)
Magnifaïque!